14 juin 2009

Un article de Jean-Marc Lech

Je suis plutôt d'accord avec cette analyse....

Les valeurs des Français ont-elles substantiellement changé avec la crise?

Oui. On peut dire que la crise a cristallisé le changement de manière forte et durable, et l'on ne reviendra plus en arrière. Elle a tout bonnement amené les Français à constater qu'ils n'ont plus de respect pour l'autorité : qu'elle soit politique, entrepreneuriale, médiatique ou publicitaire. Car une autorité qui n'obtient pas de résultats est une autorité qui perd sa légitimité. Mais cette crise est ancienne. Elle trouve ses origines après la fin des Trente Glorieuses: dès ce moment, la promesse politique se heurte à la carence du résultat.


Comment se traduit cette défiance vis-à-vis de l'autorité?

De différentes manières. C'est l'abstention massive en politique, la consommation de produits libérés de leurs marques en économie ou le téléchargement gratuit à outrance sur Internet. Cette défiance se manifeste également par la montée des contestations sur la Toile : Internet est devenu une gigantesque machine à comparer les prix et à débattre. Nous avons donc là le reflet d'une société qui, n'attendant plus rien de l'autorité, assume son dérèglement sans culpabilité et multiplie les gestes de désobéissance civile. Conclusion : l'image d'un pays en rébellion, d'une communauté de citoyens quasi délinquante à certains égards, et adepte d'un système D extrêmement amplifié. Nous sommes entrés dans le règne de la démocratie déceptive.