05 novembre 2009

Comme cela est bien dit !

La chute d'un mur, l'essor des utopies

Voici vingt ans, tombait le mur de Berlin. Tous nos journaux bruissent de cette commémoration, qui nous rappelle fort opportunément que rien de ce que tout le monde décide ardemment n'est possible sans une décision prise au plus haut niveau. Vous souvenez-vous du sentiment d'incrédulité qui nous a tous habité ce 9 novembre 1989? Et du sentiment de liberté inouïe qui l'a immédiatement suivi ? La plupart d'entre nous n'étaient pas directement concernés par la chute du mur de Berlin; mais tous, nous avons compris autant que ressenti que ce jour-là, nous appartenions à l'histoire en marche.

Ce "grand soir" qui remet toutes les utopies en compétition, n'est pas encore arrivé pour l'éducation. Nous n'osons même plus imaginer le moment où un ministre particulèrement inspiré, ou même le directeur de l'Unesco, interviendrait en direct à la télévision avec ces quelques mots définitifs : "Ouvrez les écoles. Oubliez les livres. Jeunes et enseignants, allez vous frotter au monde et revenez quand vous en saurez un peu plus. Alors, vous aurez des trésors à partager".


Naïveté, irréalisme, voire même bêtise, peut-être. Pourtant, il fut un temps où, l'école n'étant pas encore prise dans le carcan de fer qui l'enserre aujourd'hui, il était possible de penser l'éducation autrement. Il fut des époques où, les disciplines n'étant pas encore vitrifiées par l'excès de vernis universitaire, les changements de cap, les croisements et les heureuses rencontres entre savants humanistes étaient possibles. Comenius et Grundtvig nous rappellent, à chaque fois que nous croisons les programmes européens pour l'éducation et la formation tout au long de la vie, que rien n'est écrit pour l'éternité, en matière de pédagogie, mais aussi que le temps du progrès dans ce domaine se mesure... en siècles.

extrait de Thot cursus